Une fois encore, Alexis Michalik nous montre tout son talent d’auteur / metteur en scène et comédien avec Une histoire d’amour, jouée à la Scala jusqu’au 28 mars 2020.
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Normalement, chez Michalik, une pièce ne commence pas très bien mais finit l’histoire finit de manière positive (dans Edmond, Edmond est un auteur raté et finit par réussir ; dans Intra Muros, un homme ayant tué l’amour de sa vie est en prison depuis des dizaines d’années et il finit par rencontrer sa fille…). Mais ici, ce n’est pas vraiment pareil. En effet, l’histoire commence à peu près bien, la suite n’est pas très joyeuse puis elle se finit de manière à peu près positive (tout dépend du point de vue).
Après que tous les acteurs chantent ensemble « Et pourtant » de Charles Aznavour, Katia et Justine ont un rendez-vous qui se terminera chez Katia, après qu’elles sont allées en boîte. Ensuite, les deux jeunes femmes vont se mettre en couple. Tout semble aller pour le mieux : Justine devient « l’amoureuse officielle de la forêt cosmique » de Katia, et inversement. Seulement, Justine veut un enfant et décide de se faire inséminer artificiellement. Mais elle veut que ce soit une expérience vécue à deux. Les deux jeunes femmes se font inséminer, et Katia tombe enceinte. Très vite, Justine commence à sortir le soir et à rentrer tard. Et, un jour elle quitte Katia pour un homme. 12 ans ont passé, Katia a accouché d’une fille, Jeanne, et apprend qu’elle a un cancer. Elle en a déjà eu un, il y a cinq ans et elle s’en est sortie et ne s’inquiète donc pas. Seulement, cette fois-ci, il s’est généralisé et on ne peut pas faire grand-chose, dans quelques semaines, elle sera morte. Dès lors, Katia doit trouver un tuteur pour sa fille. Elle pense alors à son frère William – auteur reconnu de romans. Mais elle ne l’a pas vu depuis 5 ans, depuis qu’il a perdu, dans un accident l’amour de sa vie et l’enfant qu’elle portait. Il ne s’en est jamais remis. L’accident lui a d’ailleurs laissé une séquelle, une poche de sang dans le cortex frontal qui lui donne des migraines et des hallucinations. William refuse, il essaie alors de retrouver Justine pour qu’elle renoue avec Katia. Si cette dernière accepte de partir avec Justine au Mont Saint-Michel, William accepte de prendre Jeanne chez lui. La malade se résigne. Après une nuit d’amour, Katia tombe dans le coma et William finit par accepter de s’occuper de Jeanne, même si cela signifie pour lui de se faire opérer de sa poche de sang.
Comme à son habitude, Alexis Michalik a créé un décor très fluide. Tous les objets sont sur roulette pour pouvoir être bougés très rapidement. On peut donc voir une cuisinière, un bureau, un lit, un canapé et des toilettes. Ce qui est admirable avec ce metteur en scène, c’est que les changements de scène, de costumes et de personnages se font très rapidement. Une remarque que je me suis d’ailleurs faite pendant le spectacle, c’est qu’il est très difficile de jouer des scènes très courtes et très fortes émotionnellement parlant, qui se succèdent les unes aux autres, et entre lesquelles, il peut se passer 3 mois (ou plus) ; les comédiens arrivent à faire cela avec brio.
Cette pièce est très réussie, très émouvante, très parlante et mérite les standing ovations faites aux acteurs à la fin. Je voudrais notamment féliciter Violette Guillon, qui jouait Jeanne, le soir où je suis allée voir la pièce. Elle n’a que douze ans mais elle joue vraiment excellemment jouer ce rôle pourtant pas facile.
« Et pourtant ».
Un beau matin je sais que je m’éveillerai Différemment de tous les autres jours Et mon cœur délivré enfin de notre amour Et pourtant, et pourtant Sans un remords, sans un regret je partirai Droit devant moi sans espoir de retour Loin des yeux loin du cœur j’oublierai pour toujours Et ton corps et tes bras et ta voix Mon amour
Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant
J’arracherai sans une larme, sans un cri Les liens secrets qui déchirent ma peau Me libérant de toi pour trouver le repos Et pourtant, et pourtant Je marcherai vers d’autres cieux, d’autres pays En oubliant ta cruelle froideur Les mains pleines d’amour j’offrirai au bonheur Et les jours et les nuits Et la vie De mon cœur
Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant
Il faudra bien que je retrouve ma raison Mon insouciance et mes élans de joie Que je parte à jamais pour échapper à toi Dans d’autres bras quand j'oublierai jusqu’à ton nom Quand je pourrai repenser l’avenir Tu deviendras pour moi qu’un lointain souvenir Quand mon mal et ma peur Et mes pleurs Vont finir
Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Pourtant, pourtant, je n’aime que toi Pourtant, pourtant, je n’aime que toi
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