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L'inondation, Joël Pommerat, Francesco Filidei

  • Adonide
  • 2 oct. 2019
  • 3 min de lecture

Jusqu’au 3 octobre 2019, venez voir, si vous avez le cœur bien accroché, L’Inondationde Joël Pommerat et du compositeur Francesco Filidei dont c’est le deuxième opéra. Cet opéra à quatre mains a été écrit pour comprendre comment créer et produire un opéra aujourd’hui. Il est inspiré d’une nouvelle d’Evgueni Zamiatine en 1929, dans une Russie qui sort de la Révolution d’Octobre.

Le travail a commencé en janvier 2017. L’apport musical nourrit l’écriture. Les premières répétitions avec les solistes débutent en mars 2019. Il a fallu presque 3 ans pour créer et préparer cet opéra.

 

Parce qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfant, deux époux finissent par adopter une orpheline de 14 ans (elle habitait avec son père au dernier étage, jusqu’au décès de celui-ci). L’adolescente se fait une place imprévue dans leur foyer et dans leurs cœurs. Elle arrive à séduire son père adoptif, ce qui diminue et détériore rapidement la communication entre les deux époux. Le monde que la femme s’est construit pour surmonter la tristesse de sa vie affective va se dérégler tandis qu’en cette fin d’hiver montent les eaux du fleuve. La jeune fille disparaît et la femme découvre qu’elle est enceinte. Mais, elle devient folle, sa folie perdure jusqu’à ce qu’elle accouche et qu’elle avoue avoir tué la jeune fille.


Le trailer, inquiétant grâce à la musique de Francesco Filidei, nous montre bien ce qui nous attend. On ne ressort pas de l’Opéra-comique indemne. La musique est importante, à cet effet : il y a souvent des sons stridents et désagréables, avec une part importante de percussions.

Le décor est très intéressant : on a l’intérieur d’un immeuble : 3 étages, 4 appartements. Le premier est consacré à la famille principale : il y a, à jardin, une chambre à coucher, puis, au centre, une salle-à-manger avec deux canapés, une table, une table à repasser, des armoires, etc, à cour : une salle de bain. Le deuxième étage est construit sur le même principe, mais la chambre est une chambre pour enfants avec des lits superposés. En outre, le premier étage est bleu et le deuxième rose. Enfin, le dernier étage est composé de deux studios. Celui à jardin appartient à un policier, il y a un lit et un bureau, où il s’installe souvent pour boire de la bière. À cour, une chambre avec deux lits (un pour le père, un pour la fille) et une table. Le décor évolue souvent : lors de l’inondation, plusieurs effets spéciaux font s’ouvrir les armoires, bouger la lampe, etc. Après l’inondation, le premier étage est caché par un tissu bleu qui monte (c’est la montée des eaux), ce tissu sera ensuite remplacé par une vidéo montrant une eau orangeâtre. À la fin, le décor est changé pour de grands murs blancs, un lit pour le bébé et un lit pour la femme, nous sommes à l’hôpital.



On a du mal à comprendre la pièce au départ : on voit la femme étrangler une jeune fille, mais on revoit la fille au troisième étage, un peu après. Le policier nous raconte l’histoire, on se demande donc s’il est conteur mais, on comprend à la fin qu’il mène son enquête. Ce qui est également étrange, c’est qu’on voit la jeune fille en double, il y a deux jeunes filles ! Selon moi, la première scène est vraiment la première scène : c’est le moment où la femme étrangle sa fille adoptive, puis elle devient folle et revoit tout ce qui s’est passé avant. Et, c’est pour ça qu’il y a deux jeunes filles : une était vraiment là quand ça s’est passé et l’autre est une sorte de fantôme qui vient hanter sa mère adoptive.


Même si il est angoissant, j’ai vraiment aimé cet opéra, très bien construit, avec une mise en scène intéressante.

 
 
 

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