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Jungle Book, Robert Wilson

  • Adonide
  • 27 oct. 2019
  • 3 min de lecture

Jusqu’au 8 novembre, vous pouvez assister, au 13ème art, au nouveau spectacle pour enfants de Robert Wilson : Jungle Book. C'est une adaptation du livre de Rudyard Kipling, dont certains passages ont été repris littéralement, par Robert Wilson – j’avais déjà vu un  de ses spectacles, Mary Said what she said– et Cocorosie (deux sœurs qui font de la musique et qui ont déjà travaillé avec ce fameux metteur en scène).


Tout le monde connaît l’histoire du Livre de la jungle, grâce au film de Disney. Mais le dessin animé a occulté des passages du livre, repris par Robert Wilson. C’est le cas, par exemple de l'histoire - qui paraît être un intermède - d’un phoque, qui fuit la cruauté des hommes. Le texte – et par conséquent la pièce – est beaucoup plus politisé que ne l’est le film de Disney.


Ce spectacle étant destiné aux enfants, il est très coloré. Tout a son importance, il n’y a aucun élément en trop, c'est du pur Bob Wilson.

Le metteur en scène ne travaille pas tellement le texte, il s’intéresse plutôt au visuel, ce qui est intéressant dans un spectacle pour enfants qui ne cherchent pas à comprendre mais qui voient et utilisent leur imagination. Le spectateur parfait pour Robert Wilson ! Ce dernier est d’ailleurs un grand enfant qui s’amusait beaucoup pendant les répétitions et agissait avec ses acteurs comme s’ils avaient été des figurines de plomb.

Le rideau d'accueil avec de nombreuses épaisseurs peut faire penser à la jungle où il est difficile de se frayer un chemin. Le décor est très changeant et très en profondeur. Il y a un grand travail sur les lignes (passion du metteur en scène). Tout est très mécanisé et fait pour être visuel (et esthétique même si ce n’est pas forcément la finalité du spectacle). La question climatique est abordée, ce qui mène à réfléchir à la pollution : le conseil des animaux se fait sur des télés usagées. C’est une manière de dire que la ville est une jungle ou bien de dénoncer l’utilisation néfaste de la nature par l’homme – c’était également le cas dans le musical Le Livre de la jungle, au théâtre des Variétés. Il y a une référence à la résidence d’artistes que Bob Wilson a fait construire aux Etats-Unis, à deux heures de New York : The Watermill Center, dont l’entrée est composée de nombreuses haies végétales. En outre, il y a, à un moment, une chaise à bascule. Or, le metteur en scène est passionné par les chaises. Et, la chaise à bascule a une importance fondamentale dans la carrière du metteur en scène : on la voyait dans le spectacle qui l’a fait connaitre en France : Le Regard du sourd, où la Byrdwoman (personnage emblématique qui hante le metteur en scène) était assise sur une chaise à bascule, avant de tuer les deux enfants. https://www.youtube.com/watch?v=4t-NtrLzgkE



Les musiciens jouent en live. Il y a un violon, une trompette… La musique accompagne véritablement le spectacle. Elle a d’ailleurs été composée en fonction des tableaux ou les tableaux ont été créés en fonction de la musique. La première musique, celle chantée par la narratrice (Aurore Deon), a été créée suite à l’accouchement d’une des sœurs Cocorosie.


Le maquillage est essentiel : il permet de transformer un humain en animal. On a la même chose dans le musical au théâtre des Variétés.

Les costumes sont animaliers ou non mais ne correspondent pas à la même époque. On a les années 20 avec Bagheera, la panthère (Olga Mouak), un bourgeois des années 50 avec le tigre Shere Khan (Roberto Jean). Il est assis sur une méridienne, fume un cigare et son costume rappelle les peaux de bêtes qui servent de tapis (on peut en voir une dans La Puce à l’Oreille, dans la mise en scène de Lilo Baur, à la Comédie-Française). On voit l’époque coloniale avec les parents de Mowgli. Baloo, l’ours (François Pain-Douzenel) rappelle l’Écosse, avec son costume rayé rouge et les chaussures cirées rouges. Mowgli (Yuming Hey – il a joué dans la série Osmosis), fait très actuel avec sa tenue de basketteur.



Ce spectacle m’a réconciliée avec Robert Wilson, dont je n’avais pas très bien compris Mary Said what she said. Je me suis laissée porter par les couleurs, la musique, les gestes et l’esthétisme et j’ai beaucoup apprécié ce spectacle, durant lequel je suis redevenue une enfant qui ne cherchait pas à comprendre mais qui regardait simplement.

 
 
 

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