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Jules César, Shakespeare

Adonide

Jusqu’au 3 novembre 2019, vous pouvez assister au théâtre du Vieux-Colombier de la Comédie-Française, à une adaptation et mise en scène de Rodolphe Dana de Jules César, pièce de William Shakespeare.


Avec cette pièce créée en 1599 à une heure décisive de l’histoire de l’Angleterre où règne une Elizabeth Ièreaux pouvoirs élargis, Shakespeare relate l’assassinat de César en 44 avant J-C, aux ides de Mars, alors qu’il vient de conquérir la Gaule. Il condense en un seul jour les préparatifs et les conséquences de ce coup de force : complot des sénateurs auxquels Brutus se rallie au nom de la République romaine qu’il croit en péril, assassinat de César, discours des deux camps (Brutus et Marc-Antoine) dans une atmosphère d’insurrection, suicides de Cassius puis de Casca et enfin de Brutus laissant victorieuses les armées de Marc-Antoine et d’Octave.


Cette pièce n’avait encore jamais été montée à la Comédie-Française. Éric Ruf a fait appel à Rodolphe Dana, directeur du Théâtre de Lorient, cofondateur du collectif d’acteurs "Les Possédés", reconnu pour son habileté à faire résonner les textes avec notre monde. Il relève ici le défi d’adapter cette pièce pour quarante personnages qu’il distribue à dix acteurs, cinq femmes et cinq hommes (Martine Chevallier, Françoise Gillard, Clotilde de Bayser, Jérôme Pouly, Christian Gonon, Georgia Scalliet, Nâzim Boudjenah, Noam Morgensztern, Claire de La Rüe du Can et Jean Joudé).« L’idée de mixité est venue naturellement tant il semblait inimaginable de faire entendre aujourd’hui cette tragédie historique en faisant l’impasse sur notre actualité politique, où les femmes occupent de plus en plus des postes éminents », explique Rodolphe Dana. Un choix qui participe de la volonté du metteur en scène de créer un théâtre pour aujourd’hui, un théâtre contemporain, pleinement ancré dans notre présent, qui fait confiance à notre imaginaire pour voyager librement dans les siècles.

Son ambition principale est d’interroger « ce qui rend si complexe et si riche le tissu des relations humaines qui enveloppe nos existences ».


On peut imaginer que, si Jules César est jouée par une femme, c’est aussi pour faire référence à Elizabeth Ière, à l’époque de Shakespeare.


La disposition est bi-frontale et, de ce fait, le décor est très simple : 6 praticables à effet marbre forment le décor. Ces praticables représentent des bancs, des tribunes, des colonnes, etc. Au sol : des confettis (pourquoi ? je ne sais). A la fin sera rajoutée de la terre : ils sont dans la campagne et la plupart meurent, ils retournent à la terre.


Il est dit dans le programme que l’on n’entend pas la foule, le public étant invité à le faire, mais j’imagine que le public ne réagissant pas, le metteur en scène a décidé de rajouter des cris de foule. Cela n’empêche tout de même pas César (Martine Chevalier) de serrer les mains de certaines personnes du public et, Casca (Noam Morgensztern), un sénateur conspirateur de proposer à une personne du public son verre de vin. Rodolphe Dana a en fait choisi une scène bi-frontale pour que les acteurs soient proches du public.


Les costumes sont actuels : des costumes à rayures pour les sénateurs (Rodolphe Dana n’a apparemment pas vu ou pas écouté Sam Lion (Jean-Paul Belmondo) dans Itinéraire d’un enfant gâtéqui dit pourtant, avec raison, que « les rayures avec les rayures, ça ne va pas du tout ».) et des robes qui veulent ressembler à des toges pour Calpurnia (Françoise Gillard), femme de César et Portia (Claire de La Rüe du Can), femme de Brutus.


Je n’ai pas forcément aimé cette mise en scène, où il y a plusieurs choses que je n’ai pas comprises : pourquoi le metteur en scène a-t’il engagé un acteur qui n’est pas de la Comédie-Française pour jouer un rôle somme toute banal : Ligarius (sénateur conspirateur), Lépide, un serviteur et un messager (Jean Joudé). En outre, les comédiens serrent le poing (qui cache une cartouche de faux sang) pour faire croire qu’ils ont un poignard, mais leur imitation ne va pas jusqu’au bout : ils serrent le poing quand ils ont le poignard, mais ils ne le sortent pas d’un fourreau et ne le rangent pas non plus.


Cette pièce mériterait l’ampleur de la salle Richelieu.



17 vues1 commentaire

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1 comentario


matthieu.humbert1
01 oct 2019

Super agréable à lire !

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