I am Europe, Falk Richter
- Adonide
- 6 oct. 2019
- 2 min de lecture
I am Europe, texte et mise en scène de Falk Richter. Jusqu’au 9 octobre aux ateliers Berthier, Odéon.
Qu’est-ce que l’Europe ? Quel est désormais son sens avec la montée du nationalisme ? Quelle place l’art a-t’il dans cette Europe ? Avec sa troupe de huit hommes et femmes, qui viennent de différents pays d’Europe et qui sont acteurs, danseurs, chanteurs ou performeurs, Falk Richter tente de répondre à ces questions. Pour écrire cette pièce, il s’est inspiré des histoires de sa troupe. Le texte a été ajusté pour être au plus près de l’actualité. Chaque acteur parle dans sa langue : le spectacle est donc en français, allemand, anglais, espagnol, néerlandais, arabe, croate et portugais. Il est surtitré en français et anglais.
Le décor consiste en poufs, tapis vert, une boîte transparente dans laquelle les acteurs se promènent parfois et d’écrans sur lesquels sont régulièrement projetées des photos et des vidéos.

La musique a une grande importance, elle est très présente : les acteurs chantent (un rap, Chiquitad’ABBA, Papaoutaide Stromae, sifflotent The Final Countdown, d’Europe, ou encore une version anglaise de Bella Ciao, chant révolutionnaire connu grâce (ou à cause) de la série La Casa de Papel) ou la musique est « projetée » par des enceintes.
La lumière a aussi une certaine présence, d’une part pour que l’on puisse voir les photos ou les vidéos mais on la remarque aussi pendant les chorégraphies : elle devient bleue, rose, violette, verte ou alterne entre toutes ces couleurs.
Quant aux costumes, ils sont actuels. Seule chose marquante : l’argenté, qui symbolise l’Europe, on peut également voir des shorts bleus avec des étoiles dorées dessus.
Falk Richter aime décidément le travestissement ou la nudité des hommes, on pouvait déjà voir ces éléments dans Ich bin Fassbinder, et on retrouve ces éléments dans cette mise en scène-là.
Le quatrième mur est brisé pour parler directement aux spectateurs et voir s’il y a des noirs dans la salle, des Algériens… Un comédien algérien (Medhi Djaadi) s’amuse à dire la phrase bien connue des terroristes, après avoir parlé arabe, pour se moquer de tous ces spectateurs blancs, qui ne comprennent pas un mot de ce qu’il dit et qui s’imaginent que parce qu’il est arabe, il est terroriste (j’imagine que c’est ce qu’il se dit).
C’est plutôt une pièce pour ceux qui vont peu au théâtre, ceux qui sont « jugés » s’ils y vont. C’est aussi une pièce qui concerne plus les jeunes, car très dynamique, bruyante.
Assurément cette année aura été l’année pour parler du 17 octobre 1961 au théâtre (on a compris, vous pouvez vous calmer sur le sujet maintenant !) et, les gilets jaunes auront donné des idées de pièce (Retour à Reims, I am Europe et une autre, mais je ne sais plus laquelle).
Komentar