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Electre des bas-fonds, Simon Abkarian

  • Adonide
  • 27 sept. 2019
  • 3 min de lecture

Jusqu’au 3 novembre 2019, courez découvrir Electre des bas-fonds, pièce écrite et mise en scène par Simon Abkarian, au théâtre du Soleil, Cartoucherie.


C’est l’histoire des Atrides qui nous est exposée : Agamemnon a sacrifié sa fille Iphigénie pour être aidé des dieux durant la guerre de Troie, Clytemnestre, sa femme, en ressent une rancune extrême. Elle décide donc d’assassiner son mari, aidée de son amant Egisthe. Après la mort d’Agamemnon, Oreste, son seul fils, est emmené par son oncle Strophios, en Phocide, pour le sauver. Chrysothémis, sa sœur, reste seule au palais avec sa mère et son beau-père, qui ne cesse de la tourmenter pour qu’elle se donne à lui. Quant à Electre, sa seconde sœur, elle est, ici, envoyée dans un bordel, mariée à Sparos (nom créé par le metteur en scène) mais elle reste volontairement vierge, selon leur volonté à tous d’eux. Elle attend avec impatience de se venger de sa mère et, pour ce faire, espère le retour de son frère. Oreste, las d’être exilé ou plutôt poussé par Pylade, revient avec son ami, découvre les atrocités qu’ont vécu ses deux sœurs, tue Egisthe et commet un matricide.


Simon Abkarian a choisi de placer cette histoire en Asie : les putains portent des kimonos et se maquillent comme les geishas. Tous les personnages royaux portent de longues chevelures et, lorsque Oreste (Victor Fradet) revient avec Pylade (Eliot Maurel), ils sont tous deux sur un bateau à bascule (pour imiter les vagues) et sur ce bateau, on voit la vague d’Hokusai.




Cette pièce fait vraiment penser aux pièces dans la Grèce Antique : on fait référence à Dionysos, dieu du théâtre (être possédé par Dionysos est la condition de l’acte théâtral). En outre, le chœur danse et chante (parfois), ce qui est typique du théâtre de l’époque.


La musique est primordiale dans cette mise en scène, elle est au cœur de tout : Simon Abkarian a fait appel au groupe Howlin’ jaws, dirigé par son fils Djivan Abkarian. La lumière est aussi essentielle, on a beaucoup de changements de lumière : blanc, bleu, rose, rouge. Parfois aussi, la scène n’est éclairée que grâce à deux ou trois bougies.


Les costumes sont très différents : de larges robes pour les danseuses en Phocide, des tenues assez courtes pour les filles du bordel ou alors des robes noires longues, des costumes pour la cour, une brassière et un short pour Electre quand elle s’est fait emprisonner. Mais, ce qui est intéressant, c’est que quand la famille royale croit qu’Oreste est mort, ils se réunissant tous dans le bordel : les putains sont toutes en noir et la famille royale est en blanc.


Electre des bas-fonds me rappelle deux pièces que j’ai vues l’année dernière : Antigone, mise en scène de Lucie Berelowitsch à l’Athénée et Electre/Oreste, mise en scène d’Ivo van Hove à la Comédie-Française. J’ai pensé à Antigonecar les putains m’évoquaient les Dakh Daughters : elles avaient le même maquillage, elles chantaient, dansaient et jouaient de la musique. J’ai aussi pensé à Electre/Oreste, car la danse et la musique y étaient également très importantes, en outre les costumes de la famille royale de couleur bleu roi, se démarquaient des autres costumes…


J’ai adoré cette mise en scène qui prouve bien que l’on n’a pas besoin d’avoir recours aux caméras ou à des techniques sophistiquées pour faire une mise en scène réussie. Tout est réussi dans cette pièce, qui est tout à fait actuelle avec des discours féministes très prononcés. Ce sont les femmes qui sont importantes : Electre, Clytemnestre et Chrysothémis. Egisthe et Oreste sont en fait des faibles. La supériorité des femmes se fait aussi par le nombre : 14 comédiennes-danseuses et 6 comédiens-danseurs. 

 
 
 

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