Chanson douce, Leïla Slimani
- Adonide
- 2 avr. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 avr. 2019
Du 14 mars au 28 avril 2019 est joué, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, le roman Chanson douce de Leïla Slimani (prix Goncourt 2016), adapté et mis en scène par Pauline Bayle.
Ce roman raconte l'assassinat par leur nounou, Louise, de deux enfants : Mila et Adam. Suite à ce meurtre, elle se suicide. Myriam, la mère qui a voulu engager une nounou afin de reprendre son métier d'avocat, tombe dans le coma après avoir découvert le cadavre de ses deux enfants. Personne n'aurait pu suspecter Louise de vouloir assassiner les enfants, car elle semble vraiment parfaite : elle nettoie l'appartement, range, prépare le dîner, etc. Les parents l'aiment tellement qu'ils l'emmène avec eux en Grèce. Seul point négatif : Louise a des problèmes avec les impôts, à cause de feu son mari, qui ne lui a laissé que des dettes.
Pour jouer tous les personnages, la metteure en scène n'a décidé d'engager que trois acteurs : Florence Viala joue la nounou, puis la policière chargée de mener l'enquête afin de comprendre pourquoi Louise a fait ça ; Sébastien Pouderoux joue le père, Mila et la fille de Louise ; Anna Cervinka joue Myriam, Adam et Wafa, une autre nourrice. Pour différencier tous ces personnages des éléments de costumes, tels une écharpe, un gilet sont utilisés. Cependant, j'ai regretté que pour différencier les parents des enfants, la metteure en scène ait seulement inversé les sexes. J'aurais trouvé plus intéressant que les acteurs eux-mêmes changent leur posture.

Le décor est simple mais efficace : on a l'intérieur d'un appartement avec de la moquette blanche, une table basse en trois morceaux, un canapé, une table, trois chaises, quatre verres de vin, un rideau qui cache un mur, qui sera plus tard lavé avec de l'eau et, sur lequel, nous verrons à la fin des traces de moisissure. Pour la scène qui se passe en Grèce, ils jouent devant la moquette blanche et sont en maillots de bain. Il y a également un plat avec du poulet rôti. À cour, dans un renfoncement à l'avant-scène, se trouve un tabouret qui représente l'appartement de Louise. L'espace entre le premier rang et la scène symbolise un jardin.
Les costumes sont simples et modernes. La lumière varie rarement et, il y a un peu de musique.
Durant la pièce, Louise apprend à nager. Pour symboliser ce moment, la metteure en scène a décidé de faire faire aux comédiens des exercices de confiance, ce que j'ai trouvé plutôt intelligent : pour apprendre à nager, il faut savoir faire confiance à celui qui nous apprend.
Les comédiens jouent très bien et parviennent à nous faire ressentir un sentiment de malaise. Cependant, il ne nous viendrait jamais à l'idée de sortir de la salle. On est comme pris au piège, un peu comme les parents face à Louise.
Enfin, j'ai beaucoup aimé cette pièce parce qu'elle nous met à la place de parents qui cherchent une nourrice et aux questionnements qu'ils peuvent avoir. En outre, on ne peut pas vraiment blâmer Louise, on comprend son état et ce qui la fait devenir si folle. Mais pour aller voir cette pièce, il ne faut pas :
Chercher une nounou
Avoir une nounou trop parfaite, que tous nos amis nous envie et que l'on emmène en vacances
Ne pas faire une dépression.
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