Antigone 82, Arlette Namiand

Du 10 janvier au 3 février est jouée, au théâtre de l’Épée de Bois à la Cartoucherie, Antigone 82, adaptation faite par Arlette Namiand du roman de Sorj Chalandon, prix Goncourt des lycéens 2013, Le quatrième mur. La mise en scène est de Jean-Paul Wenzel.

Affiche du spectacle

Cette pièce raconte l’histoire d’un homme Georges qui, par amitié et à cause d’une promesse faite à son ami Samuel Akounis – jeune metteur en scène grec qui s’est réfugié à Paris après avoir échappé à la dictature des Colonels en 1974 – s’engage à monter Antigone d’Anouilh en pleine guerre du Liban avec des hommes et des femmes issus de camps ennemis — chrétien, chiite, palestinien sunnite, druze — pour une unique représentation sur la ligne de front. Georges y fera des rencontres qui le marqueront à vie et le feront combattre au Liban, ce qui causera sa mort.

La disposition est tri-frontale pour que le public soit plus proche des acteurs. Ces-derniers jouent d’ailleurs parfois depuis le public, brisant ainsi le quatrième mur. Le plateau est nu : deux chaises et deux instruments : une guitare électrique et un oud.

La vidéo est utilisée, des scènes sont filmées en direct derrière un rideau sur lequel elles sont projetées. D’ailleurs certaines phrases, nous permettant de nous situer dans le temps et dans l’espace, sont également projetées sur l’écran. En outre, les acteurs chantent parfois en arabe et la traduction est affichée sur ce même rideau.

Quant à la lumière, elle change en fonction du lieu, de l’heure, de la situation, etc.

Les acteurs incarnent plusieurs personnages, les costumes sont donc importants pour les différencier. Mais comme ils jouent très souvent, la différence se fait avec une veste, un foulard, etc.

Finalement avec peu d’accessoires et de moyens, les acteurs en font beaucoup et rendent particulièrement bien la tension extrême de cette histoire. Et, moi qui ne connaissait rien à cette guerre, j’ai pu en découvrir la complexité et l’horreur.