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Abgrund, Maja Zade

  • Adonide
  • 13 oct. 2019
  • 7 min de lecture

Jusqu’au 13 octobre, était représentée dans la grande salle du théâtre des Gémeaux (Seaux) Abgrund / L’abîme de Maja Zade, mise en scène de Thomas Ostermeier, pièce jouée par la troupe de la Schaubühne.



L’histoire est plutôt complexe : tout commence lors d’un dîner entre amis assez bobos. Ils discutent de tout et de rien. Soudain, la fille aînée des hôtes, Pia se réveille et veut rester un peu avec eux, elle ne parle pas beaucoup, puis elle va se coucher. Le dîner continue. On entend ensuite grâce au baby phone que le bébé Gertrud, qui a six mois, s’est réveillée. La mère va s’en occuper, accompagnée d’une amie. Pendant que le mère, Bettina, nourrit Gertrud, Pia arrive. Et là, c’est le drame : Pia jette Gertrud par la fenêtre du troisième étage. Entre parenthèses, sa réaction peut s’expliquer, de son point de vue, par le fait que la mère accorde beaucoup plus d’attention au bébé et la jeune enfant peut se sentir délaissée. Voilà l’histoire telle qu’on la comprend au début. Mais peut-être n’est-ce pas la vraie. En effet, dans certaines scènes, l’on voit que l’accident a eu lieu et, dans d’autres non. Je pense donc que les hôtes, Bettina et Matthias, s’ennuyant tellement et trouvant leurs amis un peu ridicules, s’imaginent ce qu’il se passerait si un drame arrivait. La dernière scène de la pièce corrobore mon idée : on voit Pia se réveiller puis se rendormir aussitôt.


Le décor consiste en une table de cuisine moderne : on peut y cuisiner (c’est d’ailleurs ce que fait Matthias, joué par Christoph Gawenda, pendant la majeure partie de la pièce) et manger. Cette table de cuisine est très bien équipée en couverts, verres, assiettes, casseroles, etc. Tout y est à portée de main. Sachant que le metteur en scène aime beaucoup cuisiner, qu’il a fait installer une telle cuisine chez lui et qu’il demande à ses élèves, en première année, de faire un repas : entrée, plat, dessert, je pense que Christoph Gawenda cuisine vraiment, le fumet est d’ailleurs là pour en témoigner. Il y a, au-dessus de cette table, un néon. À cour : deux micros. Un rideau transparent sépare la scène de la salle mais il se lève parfois. Il arrive aussi que des vidéos soient projetées.

L’on a besoin de casques pour entendre ce qui est dit, c’est d’ailleurs parfois désagréable: à un moment Moritz Gottwald mange des pistaches et l’on entend à chaque fois le bruit des coques brisées. Quant à la musique, elle est présente mais pas autant que ce à quoi Thomas Ostermeier nous a habitué. La lumière n’a pas grand effet.


Bettina est jouée par Jenny König, Matthias par Christoph Gawenda, le couple libre par Moritz Gottwald et Alina Stiegler, le gay par Laurenz Laufenberg et Maria par Isabelle Redfern.


Il y a 48 chapitres.


« Küche / Cuisine »


Matthias cuisine, les invités déjà présents, joués par Moritz Gottwald et Alina Stiegler, parlent du vin, de Facebook et du politiquement correct : on ne dit pas migrants mais réfugiés.

« Decken / Mettre la table »


Vidéo où l’on voit Jenny König et Christoph Gawenda mettre la table.


« Ärtzte / Médecins »


L’on parle du fait que les deux invités ont récemment dîné chez des gens, où ils étaient les seuls à ne pas être médecins et que l’on ne pouvait pas voir leur « abîme ».


« Hallo / Salut »


Arrivée des deux derniers invités.


« PrEP/ PrEP »


On parle donc de ce médicament contre le VIH. Un invité veut enlever ses chaussures dans la cuisine, ça fait beaucoup rire Bettina.

« Kinderzimmer 1 : Chambre d’enfant 1 »


Vidéo où la mère s’occupe de son bébé.


« Poly was / Poly quoi »


Réflexion sur les couples libres et le mariage. L’on parle également de la Saint-Valentin.


« Müssen / Si je peux »


« Offene Beziehung / Relation libre »


Matthias et Bettina se moquent un peu du couple libre. Ils se parlent tous les deux, personne ne les entend.


« Jogginghose / Pantalon de jogging »


Cette scène se passe à cour et les acteurs utilisent les micros. On voit le couple invité et qui est d’ailleurs en relation libre, si j’ai bien compris, qui se prépare : la jeune femme demande un conseil à son copain : quelle robe doit-elle porter : la rouge ou la bleue ? Elle s’énerve ensuite parce que son copain ne veut pas se changer. Il lui rétorque qu’il trouve que bien s’habiller pour un dîner entre amis fait très petit bourgeois.


« Kochen / Cuisiner »


Vidéo où Matthias cuisine, goûte ce qu’il a fait et assaisonne le plat.


« Heteros / Hétéros »


Il y a un acteur au micro, c’est Laurenz Laufenberg. L’on comprend qu’il est gay. Il y a de la fumée.


« Stille Wasser sind tief / Il faut se méfier de l’eau qui dort »


Deux acteurs fument, un autre regarde son téléphone, ils discutent des vieilles expressions : "tip top"…


« Dinkel / Epeautre »


On parle de la cuisine bio, des apports de l’épeautre.


« Kinderzimmer 2 / Chambre d’enfant 2 »


Un berceau est apporté à l’avant-scène, la mère s’extasie avec deux amis (Laurenz Laufenberg et Isabelle Redfern) devant Gertrud, ils la trouvent adorable, sentent sa tête, qui a apparemment une odeur de lait…


« Suppe / Soupe »


Matthias explique sa recette à une amie, il a mis du romarin, de la lavande et de l’huile de truffe. Il y a ensuite une discussion sur une émission de cuisine, type Le meilleur pâtissier, où un cuisinier avait utilisé de la lavande. Pia arrive, mange puis est raccompagnée dans sa chambre par son père.

L’on parle ensuite d’un film et de sa musique. L’on parle ensuite d’un acteur gay qui a du faire un faux mariage et, ce en Allemagne, on demande donc son avis à l’ami gay.


« Ein Meter / Un mètre »


Il y a de la musique, le rideau monte. Il y a une lumière verte. Sur un Ipad, on met en gros la tête de Pia, on utilise un de ses pulls et on fait croire qu’elle est là. Matthias l’emporte. L’ami gay parle de Pia en la décrivant. Le rideau se baisse.


« Atheist / Athée »


On parle du pape et des juifs. Il y a de la musique.

« Kinderzimmer 3 / Chambre d’enfant 3 »


Un vidéo nous montre Bettina dans une chambre, dans laquelle il y a un berceau et un lit : Pia et Gertrud dorment dans la même chambre.


« Braten / Rôtir »


Moritz Gottwald parle d’une histoire effrayante où un homme a mangé une femme après l’avoir ramené dans sa chambre. Bettina dit que c’est typiquement masculin, ce qui énerve Matthias. Il y a un silence pesant puis chacun demande pardon. On comprend que tout n’est pas joyeux dans ce couple (ce qui nous fait penser au début, où tous se réjouissaient de pouvoir enfin faire cette crémaillère, qui avait été retardée à cause d’on ne sait quoi : la mort de Gertrud aurait-elle eu lieu bien avant le dîner ?).

On parle de Retour à Reims de Didier Eribon. L’on s’imagine aisément qu’Ostermeier était ravi de faire un clin d’œil à une autre de ses mises en scène. Puis les acteurs parlent des Etats-Unis.


« Luft / Air »


Le rideau monte, la lumière est verte, il y a une vidéo en live où l’on voit Matthias s’étouffer. Le rideau redescend.


« Rechts / Droite »


Un acteur montre une vidéo sur son téléphone. L’on débarrasse les assiettes.


« Links / Gauche »


On parle de l’hyper normalisation.


« Wolldecke / Couverture en laine »


Le rideau remonte, il y a une vidéo live où l’on voit Bettina avec un plaid sur les épaules, elle est prise de convulsions, le plaid tombe. Le rideau descend.


« Milch / Lait »


On entend Gertrud à travers le baby phone. Bettina va allaiter avec une amie son bébé. Pia arrive et veut du lait.


« Wenn / Si »


Scène où le rideau se lève et redescend. Entre temps : on nous parle d’un drame.


« Zombie / Zombie »


Il y a une tasse de thé et l’on entend un tic tac.


« Nichts / Rien »


Il y a une vidéo, on comprend que quelqu’un est mort, mais qui ?


« Namen / Noms »


Matthias et Bettina choisissent le prénom du bébé.


« Treppe / Escaliers »


Vidéo où l’on voit Matthias descendre en trombe beaucoup d’escaliers.


« Mousse au chocolat / Mousse au chocolat »


L’on parle de voyages, de partir à la campagne…


« Unfall / Accident »


Il y a de la musique, le rideau monte. Il y a des sirènes de police. Deux acteurs parlent au micro et expliquent ce qui s’est passé. Le rideau descend.


« Rücken / Dos »


On parle d’ostéopathes, d’acuponcture, de psychothérapie… Quelqu’un met de la musique : l’on entend Worth itde Fifth Harmony. On fume, on parle des Beatles, du Berliner Ensemble (où Thomas Ostermeier a fait ses premiers pas en tant que comédien).

(Je n’ai pas le nom de cette scène)


Le rideau monte. Matthias devient fou : il va au micro et rit, il est effrayant, il y a de l’écho. Il se moque de ses invités. Il y a de la neige, Christoph Gawenda marche comme une poule et les autres, à l’envers. Pia est là. Il y a un bruit horrible.

« Kinderzimmer 4 / Chambre d’enfant 4 »


Vidéo où l’on voit une fenêtre ouverte et Bettina est à côté, prise de convulsions.


« Die mann frau Hierarchie / La hiérarchie homme femme »


On nous confirme que Gertrud est morte et un des acteurs juge bon de critiquer le prénom. On entend un violon.


« Routine / Routine »


Laurenz Laufenberg et Moritz Gottwald sont dans la cuisine avec leur téléphone à portée de main. Ils sont très terre à terre.


« Der politische Akt / L’acte politique »


Le rideau tombe. Il n’y a plus de musique. Les acteurs parlent de commerces tels Edeka. Une scène, où les acteurs s’encensent, est reprise plusieurs fois mais les répliques ne sont pas dites par les mêmes personnes.

« Wasser / Eau »


Le violon est de retour, le rideau monte. Bettina fait une crise et s’évanouit.


« Rücken oder Bauch / Dos ou ventre »


On entend comme des battements de cœur. Il y a de la musique. 


« Abraümen / Débarrasser »


Il y a une vidéo où l’on voit les acteurs ranger les assiettes, mettre les restes dans le frigo… Personne ne parle.


« Geschenk / Cadeau »


Le couple libre parle : ils disent à Matthias qu’ils sont prêts à faire n’importe quoi pour lui. Il faut qu’il les appelle s’il a besoin de quelque chose… Matthias ne parle pas. Les deux autres enfilent leur pull et leur veste. Ils partent mais Moritz Gottwald fait demi-tour : il a oublié ses cigarettes. Le rideau tombe.


« Tür / Porte »


Tout le monde est heureux et se dit au revoir. Ils partent, mais Moritz Gottwald fait demi-tour : il a oublié ses cigarettes.


« Vier Leben : Quatre vies »


L’on voit une vidéo où Moritz Gottwald et Alina Stiegler sont dans leur lit, ils parlent de ce qui s’est passé.

« Prost »


Le rideau monte. On est dans la cuisine du couple cité juste au-dessus : la table de la cuisiné est tournée à 90° ; les quatre amis (tous sauf Matthias et Bettina) parlent de ce qui s’est passé, on parle de la poupée Chucky. On boit du Whisky. Bettina appelle, ils n’osent pas répondre.


« Küche / Cuisine »


On est de retour dans la cuisine de Matthias et Bettina. On les voit tous les deux avec Pia. Matthias donne à boire à Pia. Personne ne parle. Le rideau tombe.


« Im Taxi / Dans le taxi »


Laurenz Laufenberg et Isabelle Redfern sont sur leur téléphone, ils ne parlent pas. Ils sont heureux.


« Kinderzimmer 5 / Chambre d’enfant 5 »


Vidéo où l’on voit Pia qui dort, elle se réveille et elle se rendort aussitôt.


C’est vraiment une pièce que j’ai appréciée, mais mon appréciation a été gâchée par les surtitres. En effet, la pièce est en allemand mais il y a pourtant beaucoup de phrases non traduites. Il faudra un jour se décider à tout traduire ou à ne rien traduire.


Pour accéder au théâtre : prendre le RER b jusqu’à Bourg-la-Reine, sortir rue des Blagis (sortie 3), aller tout droit et vous tomberez sur le théâtre. Bus 188, arrêt Georges Clémenceau.

 
 
 

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